René Maltête (1930 – 2000) est un photographe français qui a fixé sur sa pellicule des images en noir et blanc insolites offrant au regard une vision du monde à la fois drôle et désormais nostalgique. Il a aussi publié des recueils de poèmes.
Il commence à prendre des photos dès l’âge de 16 ans. En 1951, il part à Paris pour devenir assistant réalisateur et se retrouve, en 1952, assistant metteur en scène stagiaire de Jacques Tati et de Claude Barma. Il décide ensuite de se lancer dans la photographie en parallèle de plusieurs petits boulots. En 1958, il rejoint l’agence Rapho, comme son ami Robert Doisneau, en tant que « photographe illustrateur » indépendant. Il publie deux ans plus tard, son premier livre « Paris des rues et des chansons » avec des textes de Jacques Prévert, Boris Vian, Georges Brassens, Charles Trenet, Pierre Mac Orlan.
D’autres livres suivent comme « Au petit bonheur » la même année, « Intervention à cœur ouvert » en 1962, « Graines pour les sans jardin » en 1980, « Scribouillages » en 1985 et « Cent poèmes pour la paix » livre préfacé par Bernard Clavel en 1987. En 1995, il publie « À quoi ça rime ? » et enfin en 2003, « Des yeux plein les poches » qui regroupe ses photos les plus connues.
Les photos de René Maltête ont été publiées dans la presse du monde entier, « Stern », « Life », « Epoca », « Camera », « Asahi Camera », « Punch », et de nombreuses expositions et cartes postales ont contribué à populariser son œuvre.
Artiste de la rue avant même que le terme ne devienne à la mode, il capture le mouvement, la vie. Photographe vagabond, poète, humoriste, écologiste avant l’heure, René Maltête avait le talent de piéger avec son objectif des situations insolites de la vie quotidienne. Ses photos sont basées sur l’incongru avec un décalage inattendu et un trait d’humour constamment présent. Mais bien plus que de simples images, ses photos proposent souvent une réflexion philosophique profonde sur le travail, l’existence, la beauté.
Il nous lègue une œuvre originale, attachante, impertinente et toujours d’une réelle et quelquefois cruelle ironie.