Rudy Boyer, 35 ans, jeune père de trois enfants vivant à Nice, est responsable de laboratoire d’analyse de béton dans le secteur du bâtiment. Mais depuis 2013, dès qu’il en trouve le temps (il est aussi musicien !), Rudy photographie les rues de sa ville et de sa région d’une façon remarquable, peaufinant son style au fil des mois. Il utilise la lumière et la géométrie urbaine pour composer des images complexes, pleines de surprises.
Autodidacte, résolument non professionnel dans son approche de la photographie (« Pour moi, l’appareil photo, c’est comme un jouet de grand enfant, pas un outil de travail », dit-il), il fréquente davantage les groupes de « street photographers » sur Internet que les milieux artistiques et avance dans sa pratique sans plan de carrière, poussé seulement par le plaisir. Une exposition de son travail à la bibliothèque municipale de Menton en 2015 lui a toutefois donné goût à l’expérience et aux rencontres.
Faire surgir l’insolite et la poésie du quotidien le plus trivial, c’est le pari du photographe de rue. Un pari difficile à réussir tant il recèle de nombreux écueils, aussi bien techniques qu’esthétiques. Les photographies de rue de Rudy Boyer sont remarquables par la maîtrise, la cohérence et l’audace dont elles témoignent. Avec Nice et sa région pour terrain de jeu, Rudy en exploite à merveille la lumière et les couleurs, sans jamais tomber dans le piège d’un formalisme gratuit. Par ses compositions puissantes, par la proximité permanente des corps, par la radicalité des clairs-obscurs, par le dynamisme des mouvements qu’il capte, il parvient à dessiner le portrait amoureux et multiple de sa ville et de ceux qui y vivent.